Fruit du cognassier, le coing est un fruit à la chair dure que l’on consomme exclusivement cuit. Et si sa forme et sa couleur rappellent fortement celle d’une poire, son goût âpre particulier nécessite une préparation. Découvrons ensemble tous ses secrets.
La carte d’identité du coing
Encore peu consommé en France, il est pourtant un fruit cultivé depuis des millénaires et riche en bienfaits.
Coing : son histoire, ses origines
Originaire de l’Asie Mineure, le cognassier était cultivé dans les Balkans et au bord de la mer Caspienne il y a déjà 4000 ans avant notre ère. Le coing, que l’on appelait alors la « pomme de Cydon », était très apprécié des Romains. Progressivement, le fruit a été introduit dans différents pays, adoptant à chaque fois de nouveaux noms : « Malus cotoneum » (pomme cotonneuse, en raison de sa peau velue) en Italie, puis « coudougner », et enfin « coing » en France.
Ce n’est qu’au XV° siècle que la culture du coing s’étend en France, et notamment en Provence, où il connaîtra un vif succès. Longtemps, le cognassier, ce grand arbre allant jusqu’à 5 mètres de haut, servait également de haie entre les habitations.
Culture et variétés de coings
Bien qu’il soit cultivé depuis près de 6000 ans, il est probablement l’un des fruits ayant subi le moins de transformation, tant sur l’aspect esthétique que nutritionnel. Aujourd’hui, on distingue différentes variétés de coings cultivées entre novembre et décembre :
- Le Champion, venu du New Jersey, est de taille moyenne, avec une chair parfumée, juteuse et tendre ;
- Le Géant de Vranja, venu de Yougoslavie, peut peser jusqu’à 1 kilo ;
- Le coing du Portugal est très duveteux et doré, et sa chair est très parfumée et cassante.
Si en France les cognassiers se font de plus en plus rares, la production française atteint toutefois plusieurs milliers de tonnes chaque année, surtout en Savoie, dans la Drôme et dans les Bouches-du-Rhône.
Les bienfaits du coing
Le coing ressemble à s’y méprendre à une poire. Pourtant, le fin duvet qui recouvre sa peau ne laisse pas de place au doute. Avec une chair dure et ivoire, et des pépins au centre, ce fruit d’hiver pèse en moyenne 200 à 300 grammes. Il présente également de nombreux bienfaits :
- Un puissant anti-diarrhéique et un régulateur de transit, grâce à ses fibres et ses tanins ;
- Un antiseptique, car il est astringent ;
- Un régulateur de taux de cholestérol sanguin, qui permet de limiter les risques de maladies cardiovasculaires et le diabète ;
- Un cicatrisant, notamment pour les gerçures et crevasses ;
- Un expectorant, il libère les voies aériennes et apaise les maux de gorge.
Comment bien choisir et conserver le coing ?
Pour choisir un coing, il est recommandé de se fier au parfum qu’il dégage. Celui-ci doit être agréable et léger. La peau, bien jaune, ne doit présenter aucune meurtrissure, et le duvet doit pouvoir s’enlever facilement. Enfin, le fruit doit être bien ferme au toucher.
Pour conserver le coing, il faudra le placer à température ambiante. Il pourra ainsi être gardé plusieurs semaines. Mais il peut aussi être congelé. Dans ce cas-là, il convient au préalable de l’éplucher, l’épépiner, et le couper en quartiers, puis de le faire blanchir. Il est également possible de le conserver cuisiné. La pâte de coing se garde facilement 2 mois à l’abri de la lumière, et la confiture de coing et la gelée peuvent être conservées plusieurs années si elles sont placées dans un pot stérilisé.
Comment préparer et cuisiner le coing ?
Consommé uniquement cuit, le coing est particulièrement riche en pectine naturelle, ce qui en fait un ingrédient parfait pour réaliser des gelées, pâtes et confitures. On mange aussi les coings sous forme de compote ou dans des gâteaux, mais aussi rôtis au four, dans des plats salés, comme le tajine ou dans les préparations à base de gibier.
Pour cuire le coing, il est conseillé de le mettre au four (30 mn), dans un confiturier (40 à 50 mn), ou à la vapeur (15 mn). Il faudra d’abord ôter le duvet de la peau en le brossant sous l’eau. Certains le cuisent entier, d’autres préfèrent le cuire en quartiers, c’est à l’appréciation de chacun.
FAQ
Si les fibres et le fructose du fruit facilitent le transit intestinal, la forte teneur en tanins produit l’effet inverse. Ainsi, il est préférable d’éviter de manger du coing en cas de constipation, mais il est fortement recommandé en cas de diarrhée.
La chair très dure du coing rend la consommation difficile si le fruit n’est pas cuit. Mais c’est surtout la présence de tanins qui empêche de manger le coing cru. En effet, les tanins, très astringents, donnent un goût âcre au fruit.
Comme il est toujours consommé cuit, et que la peau est très fine, il n’est pas nécessaire d’éplucher le coing. Si vous tenez vraiment à l’éplucher, la tâche sera plus facile après avoir cuit le fruit 20 mn dans l’eau bouillante.